Un Meursault, ça vous dit ?

meursault02032016Avant d’être étiqueté politiquement incorrect par les médias en folie, Michel Houellebecq était classé parmi les grands écrivains contemporains. A longueur de pages j’ai virtuellement siroté avec lui ce Meursault qu’il avale sans modération à chacune de ses rencontres dans Soumission, et je me suis interrogée sur cette référence insistante à un pinard haut de gamme. (J’en ai même acheté une bouteille, pas encore débouchée, à la cave à vin d’Aigurande.) Meursault, grand vin de Bourgogne disent les guides, du côté de Nuits-Saint-Georges : « Le Meursault est un vin d’une belle teinte or-vert, limpide et brillant, très franc de goût avec ses arômes de grappe mûre et une saveur de noisette ».  Mais pas seulement.

Meursault, c’est aussi le héros d’un roman de Marcel Camus, l’asshoullebeck1203assin de l’Etranger. Et Houellebecq, cet anti-Camus bien viscéral, s’enfile à tour de bras des rasades de l’assassin.
En Algérie, où Camus est quasiment un auteur local, Kamel Daoud a mené sa Contre-enquête sur l’étranger assassiné dont personne ne connait le nom, et même justement parce que personne ne connait son nom. L’assassin a un nom de grand vin français, mais qui est l’Arabe assassiné ? Bien sûr, c’est dans un bar d’Oran où on peut encore picoler que Kamel Daoud a campé son narrateur.

A votre santé ! Un petit Meursault s’impose !

Bobi

Un peu d’info  :
Camus ou Houellebecq : comment choisir son Héraut (La Gazelle, 2015)
L’Objet du crime : « Meursault, contre-enquête »  (Le Monde diplomatique, 2014)

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